CCMA du 9 février : déclaration liminaire du SPEP – CFDT


            Les mouvements sociaux de janvier ont dénoncé d’une part, les conditions de travail déplorables des enseignants dans le contexte pandémique et, d’autre part, les faibles conditions salariales. Les enseignants du privé ont été nombreux à soutenir les mobilisations organisées par la CFDT. Cela a contribué à ce que des masques chirurgicaux soient enfin fournis aux enseignants. Mais, alors qu’ils avaient été promis pour fin janvier, certains établissements ne les ont pas encore reçus. Pour quelle raison ? Quand les recevront-ils à leur tour ?

            Autre actualité : L’Académie de Paris accepte enfin de répondre favorablement aux demandes de rupture conventionnelle des enseignants. Si nous nous félicitons de cette avancée, nous sommes consternés face à l’afflux de collègues qui nous contactent avec le projet de quitter le métier et l’Éducation Nationale. La raison ne saurait être que conjoncturelle. D’ailleurs, parmi les raisons citées lors de l’entretien préalable, y a-t-il un seul agent qui n’évoque les maigres conditions salariales, le peu de perspective d’évolution de carrière ou les conditions de travail de plus en plus astreignantes ? Par ailleurs, combien de ruptures conventionnelles ont été accordées par le Rectorat de Paris depuis janvier 2022 ? Refusées ? Et alors pour quelles raisons ?

            Les perspectives de carrière sont souvent réduites à l’agrégation, la hors-classe et la classe exceptionnelle, qui sont parallèlement les seules voies permettant de meilleurs salaires, alors que le gel interminable du point d’indice signe la volonté délibérée de précariser le métier. Quand sera-t-il mis fin à l’avis pérenne du recteur qui peut figer une carrière, ou du moins la ralentir ? Pourquoi accorder un tel poids à l’avis du chef d’établissement, alors que le risque d’arbitraire est évident, avec la possible mise au pilori de certains enseignants qui auraient osé faire grève, par exemple. Quant à la liste d’aptitude des agrégés, elle est indécente tant elle est limitée.

            Nous assistons, par ailleurs, à un véritable abandon des agents par leur employeur, c’est-à-dire par le Rectorat.

            Dans de nombreux établissements, des agents de la fonction publique ont procédé à une demande de protection fonctionnelle. Ils sont souvent les victimes d’une politique managériale toute-puissante, voire de violences exercées de la part, parfois même, de collègues. Dans n’importe quelle institution, il revient à l’employeur d’assurer la santé et sécurité de ses salariés en sanctionnant les agents fautifs et en restaurant le droit. Quand un ou une collègue porte atteinte à un ou plusieurs collègues par ses propos ou ses agissements, comment se fait-il qu’en demandant la protection fonctionnelle auprès du rectorat, les agents soient ensuite laissés sans réponse ?

            Certaines situations, par leur gravité, suscitent une grande inquiétude. Par exemple, plus de la moitié des enseignants du lycée technologique Jules Richard ont demandé leur protection fonctionnelle en raison des agressions verbales répétées d’une collègue et jusque-là rien n’a été fait.  Doivent-ils continuer de se rendre sur leur lieu de  travail en étant la cible d’attaques permanentes et inacceptables  ? Est-ce à dire que les établissements sont des zones de « non-droit » où chacun peut y faire régner sa loi ? Que faut-il pour que le Rectorat daigne répondre à la souffrance de ces agents et assume sa responsabilité d’employeur ?

15 enseignants sur 25 ont signé une pétition pour dénoncer la conduite agressive et nocive de leur collègue, nous vous l’avons envoyée lundi en fin d’après-midi et vous avons demandé audience à ce sujet : nous n’avons pas reçu de réponse. Attendiez-vous la CCMA pour cela ?

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