CCMA DU 03 MARS 2021 : déclaration liminaire


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Pour rappel : le syndicat parisien est le syndicat majoritaire de l’enseignement privé. Nous n’hésitons pas à faire entendre votre voix !

Déclaration liminaire

CCMA du mercredi 3 mars 2021

Mesdames, Messieurs,

Nous évoquerons tout d’abord la situation sanitaire dans nos établissements. Nous avons eu la stupéfaction d’apprendre qu’un nouveau revirement de la part du ministère en termes de conduite à tenir en cas de Covid avait débouché sur un allègement subreptice du protocole sanitaire durant les vacances scolaires. Une fois de plus, la méthode comme le fond laissent tristement à désirer : cet allègement a été décidé sans concertation avec les organisations représentatives et dans la plus parfaite déconnexion avec les réalités sanitaires. Plusieurs études commencent à documenter que les classes d’âge scolaire ont des taux de prévalence parmi les plus élevés. Par conséquent, il paraît illusoire de vouloir freiner le nombre de personnes infectées quand le maintien de l’ouverture des écoles, avec un protocole laxiste, favorisera l’entrée du virus dans les foyers français. L’essentiel, pour le ministère, n’est pas la santé de ses administrés mais de faire baisser statistiquement le nombre de classes fermées pour pouvoir continuer à soutenir que l’école n’est pas un lieu de contaminations, quitte à s’enfermer dans des dénégations, en dépit de l’arrivée des nouveaux variants. Nous comprenons que la question du maintien de l’ouverture des écoles soit une question d’intérêt public : nous croyons possible de débattre sereinement de cette question mais à la condition que l’administration cesse de s’entêter dans un déni de la situation sanitaire qui ne peut que nourrir le mécontentement, l’esprit de complot et la rancœur. Car une fois de plus, l’institution scolaire brille par son exceptionnalité et déroge aux mesures de précaution qui sont prises dans d’autres administrations ou dans le secteur marchand. Quelle confiance désormais pouvons-avoir envers notre hiérarchie qui ne cesse d’ahaner un slogan creux, « l’école de la confiance », comme une formule liturgique vide de tout contenu spirituel, depuis l’arrivée de Monsieur Banquer à la tête du ministère ? La confiance ne se décrète pas, elle se conquiert progressivement par la reconnaissance réciproque et dans le dialogue authentique de l’ensemble des acteurs de la sphère scolaire. Elle implique surtout la conformité des discours avec les actions. Or, nous observons sur ce sujet, comme sur tous les autres, une distorsion intégrale entre les paroles et les politiques conduites. Nous continuons à observer des difficultés à approvisionner les enseignants en masques (ils n’ont toujours pas de masques chirurgicaux, pourquoi ?). Quid des tests, des vaccins ? Le ministre promet, promet, mais là aussi sans tenir compte de la situation de pénurie, au point même d’être désavoué au plus haut sommet de l’Etat, comme ce fut le cas fin janvier sur l’accès aux vaccins. Alors, concrètement, puisque la scolarisation des élèves semblent un enjeu majeur pour nos gouvernants, nous pourrions espérer que la santé des personnels impliqués dans nos établissements devienne enfin une priorité à la hauteur de cet enjeu : quelles sont les mesures réalistes envisagées pour donner à ces personnels accès aux masques chirurgicaux, aux tests, aux vaccins ? Est-ce trop demander que d’attendre moins d’improvisation et plus de cohérence dans la mise en œuvre des règles sanitaires lesquelles changent plusieurs fois à chaque confinement ? Des recrutements sont-ils envisagés pour la mise en œuvre des dispositions sanitaires ? Quelle place est laissée aux organisations syndicales pour discuter de cette situation ? Quel avenir du reste est réservé aux CCMA de l’enseignement privé ?

D’autres sujets viennent s’ajouter à ces préoccupations majeures : la DHG dans les lycées vient à nouveau illustrer ce constat d’un improvisation permanente jusqu’au dysfonctionnement non assumé. La dotation allouée aux établissements dépend du nombre de classes prévues ; or la nouvelle réforme a créé des groupes liés aux spécialités. Des enseignements obligatoires réglementaires ne sont même pas financés, ce qui est un comble quand le service après-vente de la réforme mettait en exergue le libre-choix des élèves, lequel sera de moins en moins assuré, comte tenu des prévisions sur l’académie. Les chefs d’établissement en sont réduits à fermer des options pour grappiller des heures : le grec ancien, l’italien, le latin sont le plus souvent menacés. Cette réforme qui se présentait comme celle de l’excellence et de l’exigence intellectuelle conduit en réalité à un appauvrissement culturel et ne paraît plus guère motivée que par un utilitarisme autoritaire. Dans l’enseignement technologique, la perte d’heures est un effet direct de la réforme.

Cette indifférence aux contenus disciplinaires se retrouve dans la réforme du CAPES ; nombreuses sont les organisations syndicales et professionnelles qui alertent sur le danger d’une telle réforme qui va uniformiser les modalités de formation de tous les enseignants et faire de ceux-ci des agents interchangeables, comme la mise en place d’un nouvel oral, au contenu indécis, pour ne pas dire louche, en lieu et place d’un oral scientifique et didactique.

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