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La CFDT demande au Gouvernement de retirer son projet de réforme des retraites


Déclaration du Bureau national de la CFDT 17 mars 2023

La CFDT demande solennellement au Gouvernement de retirer son projet de réforme des retraites

Le Bureau national de la CFDT s’est réuni le 16 mars 2023, jour où le Gouvernement a décidé de déclencher le 49.3 pour faire adopter le projet de loi sur la réforme des retraites, sans vote de l’Assemblée nationale.

Une telle réforme mérite une autre ambition de la part de l’exécutif que celle d’utiliser tous les artifices pour esquiver le débat de fond.

Pour la CFDT, une réforme du système des retraites ne peut être qu’une réforme porteuse de progrès social, de plus d’égalité, de solidarité et de liberté de choix. La CFDT a toujours revendiqué une transformation profonde de notre système de retraites pour le rendre plus juste et plus lisible. Cette transformation doit partir des réalités du travail et créer de nouveaux droits tout en assurant une pérennité financière en partageant les efforts.

Réussir une telle réforme nécessite de prendre le temps de l’écoute et de la concertation, pour rechercher un compromis social qui tienne compte de la réalité des travailleurs et des travailleuses dans toute sa diversité et de l’expression des citoyennes et citoyens.

C’est l’exact inverse de ce que le Gouvernement a fait depuis septembre 2022. Certes, la CFDT a réussi à arracher une concertation dont le bilan est insuffisant. Nous avons réussi à faire émerger des sujets importants : la situation des femmes, le minimum de pension, les carrières longues, la pénibilité ou encore l’emploi des seniors. Mais le principe du recul de l’âge légal de départ, pilier de la réforme, n’a jamais pu être discuté.

Durant ces concertations, aucune des pistes alternatives de financement portées par la CFDT n’a été sérieusement étudiée, aucune contribution n’a été demandée aux employeurs. Seuls les travailleurs et travailleuses sont mis à contribution, les plus gros efforts pesant sur les épaules de ceux et celles qui ont commencé à travailler tôt, qui exercent des métiers pénibles, les mêmes que l’on applaudissait pendant la crise Covid.

En inscrivant ce projet dans le cadre d’une loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, le Président de la République et son Gouvernement ont affiché clairement leur unique objectif : faire des économies budgétaires.

Le Gouvernement a cherché un compromis politique à tout prix. Une stratégie qui l’a poussé à ignorer, une fois de plus, la démocratie sociale.

C’est pourquoi, depuis deux mois et demi, la CFDT s’oppose à ce projet de réforme des retraites. Cette opposition est résolue, argumentée, responsable. Elle s’exprime dans un cadre unitaire intersyndical clair dans son mot d’ordre et dans ses modalités d’actions.

Cette opposition est largement suivie par les travailleurs et travailleuses, et par une large majorité des citoyennes et citoyens. Elle s’est exprimée au cours de 8 journées de mobilisation, lors desquelles plus de 12 millions de travailleurs et travailleuses ont protesté pacifiquement contre le projet gouvernemental. C’est le plus important mouvement social que le pays ait connu depuis 50 ans, réunissant – et c’est à noter- des travailleurs et des travailleuses de toutes les professions et de tous les territoires. La pétition intersyndicale a aussi recueilli plus d’un million de signatures. Pour la CFDT, la légitimité démocratique ne se limite pas aux résultats des élections et à la légitimité du vote. Elle se construit aussi à l’épreuve de l’exercice du pouvoir, dans la capacité à comprendre l’état du pays, à tenir compte de l’opinion et des corps intermédiaires.

L’absence de toute réponse de l’exécutif face à cette expression citoyenne, vécue comme un mépris, a progressivement transformé la contestation en ressentiment, voire en colère.

La surdité et l’entêtement de l’exécutif se sont poursuivis jusqu’à l’utilisation du 49.3. C’est le choix du passage en force et l’aveu d’une absence de majorité politique. Rejeté par l’opinion publique, combattu par le plus fort mouvement social de ces dernières décennies, sans majorité à l’Assemblée nationale, le report de l’âge légal à 64 ans ne peut plus être mis en œuvre. Le Bureau national de la CFDT demande solennellement au Gouvernement de retirer son projet de réforme des retraites.

Mobilisation et manifestation les 16 février et 7 mars


« J’en appelle à la responsabilité du gouvernement, à la prise en compte de ce monde du travail qui exprime un profond rejet des 64 ans. »

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

Il ne fait pas de doute que Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT, a pris la tête de l’intersyndicale et donne le tempo. Sur le terrain, la CFDT a montré sa capacité à mobiliser – à chaque manifestation, un tiers des manifestants est dans le cortège orange. Et parmi eux, à Paris, nos militants, adhérents, sympathisants enseignants du privé sous contrat sont présents à nos côtés pour s’opposer à cette réforme qui pénalise en particulier les carrières hachées, les femmes et ceux qui ont commencé très tôt.

 Le gouvernement a choisi de se mettre des ornières face aux manifestations de masse qui se déroulent à Paris et dans toute la France, et préfère regarder vers les députés LR pour marchander le vote de leur réforme. Nous regrettons particulièrement l’absence de dialogue social, le mépris qu’il est fait des corps intermédiaires qui montrent pourtant leurs capacités à mobiliser et à organiser les mouvements sociaux, et qui sont en même temps des composantes importantes de la démocratie et de la paix sociale. Vouloir s’en priver peut être lourd de conséquences pour notre démocratie.

Dans ce contexte, le SPEP CFDT suit le durcissement de la CFDT qui déplore que le réformisme syndical que nous prônons tant depuis trente ans soit si peu considéré sous la présidence macronienne. Le temps est compté de part et d’autre puisque la durée d’examen du texte par le parlement est limitée à 50 jours – soit jusqu’au 26 mars -, en raison de l’utilisation de l’article 47.1 de la Constitution par le gouvernement. Entre temps, espérons que le gouvernement acceptera enfin de négocier avant le durcissement du mouvement, car :« Qui bloque aujourd’hui ? Pas nous, c’est le gouvernement (…) On appelle à mettre la France à l’arrêt », pour finir comme nous avons commencé, sur les propos de Laurent Berger.

Nous appelons à la mobilisation et à la manifestation le jeudi 16 février et le mardi 7 mars 2023. 

Judith Volcot – Secrétaire Générale du SPEP – CFDT 

RDV le 19 janvier – 13H – Place de la République : 64 ans c’est non !


POUR LA CFDT, CELA A TOUJOURS ÉTÉ NON !

Cette mesure est brutale et profondément injuste.

Elle va contraindre des millions de personnes à travailler plus, sans gagner plus. Ce sont les salariés qui ont commencé à travailler tôt et/ou qui ont souvent des carrières modestes qui vont payer le prix de cette réforme. Pire, il n’y a pas de problème dramatique de financement de notre système de retraites qui justifie une telle mesure.

Concrètement, cela signifie :
Né·es en 1961 > 3 mois de travail en + pour rien !
Né·es entre 1962 et 67 > de 6 à 21 mois en + pour rien !
Né·es en 1968 et plus > 2 ans de travail en + pour rien !

LA CFDT APPELLE À LA MOBILISATION LE JEUDI 19 JANVIER 2023

POUR DIRE HAUT ET FORT : « 64 ANS C’EST NON !« 

Communiqué intersyndical régional 12 janvier 2023