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Déclaration liminaire : CCMA du 21 juin 2023


Déclaration du SPEP-CFDT

CCMA du 21 juin 2023.

A l’heure où un temps obligatoire consacré au harcèlement scolaire vient d’être mis en place par le Ministre de l’Éducation Nationale, toutes nos pensées sont tournées vers notre collègue, qui, dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 juin, a tenté de mettre fin à ses jours. Depuis des mois, celle-ci s’était tournée vers tous les recours possibles : le Rectorat, la police, le Diocèse afin d’alerter sur le harcèlement qu’elle subit et pour lequel rien n’a été mis en place, afin de la protéger.

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Sans chercher à accuser avant qu’une enquête diligente ait été menée, quelles réponses le Rectorat peut-il apporter à ces situations très difficiles, qui nous sont relayées par nos collègues, afin que plus jamais, un professeur, ne tente un geste désespéré, après s’être heurté à des murs.

Dès le 1er juillet, la valeur du point sera relevée de 1,5 %. Ce n’est qu’au 1er janvier 2024 que les agents se verront toutes et tous attribuer cinq points d’indice supplémentaire (un peu plus de vingt euros net/mois).

Quant à la reconduction de la GIPA (garantie individuelle de pouvoir d’achat), la revalorisation des frais de mission, le relèvement du plafond des remboursements d’abonnements aux transports collectifs, sont des mesures positives mais qui ne concerneront qu’une minorité d’agents. Si l’enveloppe globale est la même qu’en 2022, elle ne prend pas en compte l’inflation et pour financer des mesures qui n’interviendront pour certaines qu’en 2024.

La reconnaissance de l’engagement des agents dans leur travail n’est pas à la hauteur, et nous sommes loin du « choc d’attractivité » indispensable pour pourvoir les postes vacants.

Avec les agents, c’est encore une fois la qualité du service public qui risque d’être affectée.

La mise en place précipitée du pacte, n’est pas une revalorisation : « Travailler plus, pour gagner plus » va laisser certain(e)s collègues en marge, car ne pouvant s’investir davantage le soir ou non retenus par les Chefs d’Etablissement.

Concernant la promotion à la Hors classe, le taux passe à 21% cette année (contre 18% l’année dernière). Mais si on regarde les contingents, factuellement, peu d’éléments changent :

  • En 2022 : pour les PC : 68 promus / 365,
  • En 2023 : pour les PC : 72 promus / 322

Pourquoi ?

Est-ce ainsi que les agents obtiennent une reconnaissance des services accomplis ?

Nous vous remercions pour votre attention,

Les élus CCMA du SPEP-CFDT.

Passage à la hors classe : valorisation des critères 1er et 2nd degrés


L’inscription au tableau d’avancement à la hors classe se fonde sur les critères d’appréciation suivants :

  • l’ancienneté de l’agent dans la plage d’appel, représentée par l’échelon et l’ancienneté conservée dans l’échelon à la date d’observation (au 31 août 2023 pour la campagne 2023)
  • une appréciation sur la valeur professionnelle de l’agent.

La valorisation des critères se traduit par un barème dans le 1er comme dans le 2nd degré

Barème du 1er degré

Valorisation des critères – 1er degré 2023

Barème du 2nd degré

Valorisation critères 2023 – 2nd degré

Déclaration liminaire : CCMA du 19 avril


Bonjour à toutes et à tous,

La CCMA d’aujourd’hui se réunit autour de deux thèmes : les demandes de congés formation et les promotions. 

Tout d’abord abordons la question de la formation.

Sur 37 demandes, 25 – soient 70 % des demandes – concernent les congés pour préparer l’agrégation.

Cela peut s’expliquer très simplement : l’agrégation constitue la seule possibilité permettant une véritable et  « substantielle » augmentation salariale dans le contexte actuel. Rappelons qu’il n’y a toujours aucun plan pluriannuel de revalorisation et que la multiplication ou la hausse des primes ne rime pas avec augmentation salariale. Et le « pacte » à l’ordre du jour du ministère n’a pour réel but que le colmatage des heures de « trou » des élèves. Quant à l’augmentation du point d’indice de juillet 2022, elle n’a pas permis de compenser l’inflation, loin s’en faut. Comment s’étonner du nombre insuffisant de recrues – en tant que postulants aux concours comme en tant que maîtres délégués ?

L’agrégation interne est aussi la seule perspective de carrière possible pour nous, les agents publics, au sein de la fonction publique, alors que nous ne cessons pas d’être négligés et précarisés. D’ailleurs, nous regrettons que l’agrégation interne du privé ne jouisse pas de la même reconnaissance et de la même valeur que l’agrégation de nos collègues du public.

Et en même temps, l’obtention de ce concours peut s’apparenter à la conquête du Graal.  D’une part, le nombre de postes est encore plus limité pour les maîtres contractuels que pour les fonctionnaires,  et d’autre part, il requiert une préparation rigoureuse et exigeante qui demande du temps. De nombreux enseignants baissent les bras et renoncent, découragés.

Cependant, pour les collègues à qui le congé de formation sera accordé, nous souhaiterions savoir :

- quand cela sera-t-il notifié aux enseignants et aux établissements ?

- Pour les collègues qui demandent une prolongation de  leur congé, quelle règle est appliquée . ?

- Plus largement, en moyenne, combien de demandes de congés formation sont octroyées chaque année depuis 2012 ? Quelle est la tendance évolutive et des demandes de formation pour préparer l’agrégation et de leur octroi ?

Pour prolonger sur le thème de la formation continue :

Nous demandons que les formations continues soient dispensées et accessibles de façon égale pour les collègues du privé et du public au sein de l’Académie de Paris :

Par exemple, le BO du jeudi 13 avril a publié les nouveaux programmes de SVT de 6e et les enseignants de SVT du public avaient une réunion sur le sujet lundi 17 avril. Pourquoi les enseignants du privé sous contrat n’ont pas reçu d’invitation à ce moment essentiel pour accomplir notre mission ? A chaque nouveau programme,  nous avons droit à moins de réunion d’information et de formation sur la question.

Les enseignants du privé souhaiteraient pouvoir continuer à bénéficier de la qualité des formations continues auxquelles les fonctionnaires ont droit dans le public. Mais pour cela, il serait nécessaire que Formiris finance les formations de la DAFOR dispensées aux maîtres de l’enseignement privé. Nous déplorons l’absence de concertation entre la DAFOR et Formiris. Nous déplorons également l’absence d’information diffusée sur la question par le rectorat.

- Combien de collègues sont informés que Formiris est un organisme de financement des formations des enseignants du privé qui peut prendre en charge une partie du financement de la formation des enseignants ayant obtenu un congé, et ce dans la limite du budget alloué chaque année ?

- De la même façon, combien de maîtres sont informés par leur employeur, le rectorat, que Formiris s’engage à financer les formations dispensées par l’enseignement public aux enseignants du privé ?

- Nous souhaitons vous interpeller sur ce point et vous demander pourquoi cet accord n’est-il pas appliqué à Paris ?

Pourquoi le rectorat de Paris n’a-t-il toujours pas signé de convention avec Formiris IDF  alors que la Convention signée avec le ministère qui date du 27 janvier 2017 précise dans son Article 3 : « Des actions de formation organisées par les inspections ou missions académiques à la formation peuvent être ouvertes aux maîtres des établissements d’enseignement privés, après accord des services académiques et des responsables de FORMIRIS. La participation à ces actions sera financée sur la subvention versée à FORMIRIS par virement au responsable de la formation de l’enseignement public considéré. Le remboursement des frais de déplacement aux maîtres des établissements d’enseignement privés sous contrat sera pris en charge sur la subvention versée à FORMIRIS. »

L’autre thème ce cette CCMA sont les avancements d’échelon des professeurs contractuels et des MA

 Le SPEP CFDT avait demandé l’an passé que la représentativité hommes-femmes soit respectée lors de la commission portant sur l’accession à la Hors Classe.

Nous constatons que le rectorat a intégré ce paramètre d’emblée cette année pour les avancements et nous tenons à vous adresser nos remerciements pour cela.

 Enfin un dernier point a été ajouté à l’ordre du jour : il concerne les maîtres délégués.

Nous constatons sur le terrain que leur nombre augmente.

  • Nous aimerions savoir combien de maîtres délégués ont cette année un contrat avec le rectorat ?
  • Combien étaient-ils en 2021-22 ? En 2020-21 ?

 Nous ne pouvons pas les évoquer sans dénoncer le « Scandale » que représente leur faible rémunération, plus de 20 % moindre que la rémunération de leurs homologues du public. Nous espérons que le ministère ouvrira des listes d’aptitude à la titularisation pour les maîtres en CDI, à défaut des concours exceptionnels promis mais qui ne sont restés que des mirages lointains pour nos collègues du second degré parisien.

Quant aux cas particuliers des 22 agents anciens MA2 reclassés MA1 sans report d’ancienneté dans l’échelon, nous espérons que vous ferez le geste qui va avec la parole de l’État qui avait été donnée et que nous pourrons de nouveau vous exprimer notre reconnaissance et notre soulagement aussi pour cela, et pour les agents concernés, et pour la qualité du dialogue social qui prévaut dans notre instance. L’essentiel.

Les élus du SPEP – CFDT

CCMA du 1er février : déclaration liminaire


Déclaration liminaire du 1er février 2023

Mesdames et Messieurs les membres de la CCMA,

Le métier d’enseignant est une véritable vocation, qui ne trouve plus aujourd’hui de volontaires tant il est peu valorisé. Les enseignants sont mal payés, tout le monde le sait, et les perspectives d’évolution de carrière sont limitées, en particulier pour les agents publics de l’enseignement privé sous contrat.

Une fois de plus, nous le constatons en CCMA : les probabilités d’accéder à la liste d’aptitude de l’agrégation sont infimes et les chances de devenir agrégé sont bien plus élevées en passant le concours ! Mais passer le concours de l’agrégation requiert au moins six mois de disponibilité et d’investissement, et ce n’est pas toujours conciliable avec nos vies d’adultes dans la cité.

Les avis finaux des rendez-vous de carrière quant à eux laissent perplexes. L’avis pérenne peut considérablement ralentir l’accession à la hors classe et les contingents pour la bonification post rendez-vous de carrière, restent trop limités. C’est la raison pour laquelle nombre de collègues sont dans l’incompréhension et le désappointement quand ils prennent connaissance d’un avis du recteur décevant et parfois en décalage patent avec l’évaluation de l’Inspecteur et du Directeur. Cette année encore, c’est le cas des collègues qui nous soumettent leur demande de recours.

Si on ajoute à ce tableau les suppressions de postes annoncées lundi et l’éloignement de l’alignement des retraites du privé sous contrat sur les retraites des agents publics, le tableau apparaît fort sombre.

 Pourtant des solutions existent !

Pour commencer, élargir les contingents pour permettre à un plus grand nombre de passer plus aisément à l’échelon, au grade ou au même corps supérieur.

Permettre ensuite que les agents privés sous contrat ne soient pas aussi désavantagés par le projet de réforme des retraites brutal pour les collègues qui étaient sur le point de partir à la retraite à taux plein, et injuste en particulier pour les collègues femmes dont les carrières sont souvent hachées par des choix familiaux.

Précisons que tous les enseignants du privé, notamment ceux ayant opéré une reconversion professionnelle, pâtiraient de cette réforme contrairement à ce que qu’ose affirmer le ministre de la transformation et de la fonction publiques Stanislas GUERINI sur nos adresses mail personnelles, soulignant ainsi son ignorance du statut des agents publics travaillant dans les écoles privées sous contrat.

Hier, mardi 31 janvier, Place d’Italie et dans 200 autres lieux de rassemblement en France, nous étions très nombreux et unis pour demander d’une même voix notre refus du report de l’âge légal à la retraite à 64 ans. Cette union intersyndicale est forte et renforce notre poids et notre action. Nous espérons qu’elle augure d’autres actions collectives porteuses, y compris localement, en CCMA, à Paris.

Nous vous remercions pour votre écoute.

Calendrier des CCMA 2022 – 2023


DATES LIBELLE OBJET
16 novembre 2022 CCMA - Recours notation administrative des maîtres délégués 2021-2022
Vacances scolaires 17 décembre 2022 au 2 janvier 2023 inclus
1er février 2023 CCMA - Recours appréciations finales RDVC 2021-2022
– Liste d’aptitude d’acccès à l’ECR des
agrégés 2023-2024
Vacances scolaires d’hiver 18 février au 5 mars 2023 inclus
19 avril 2023 CCMA - Avancement d’échelon des maîtres délégués et avancement accéléré d’échelon des maîtres contractuels 2022-2023
– Liste d’aptitude exceptionnelle (d’intégration)
desmaîtres délégués aux ECR des certifiés, PEPS et PLP 2023-2024
-
Congé formation 2023-2024
Vacances scolaires de printemps 22 avril au 8 mai 2023 inclus
31 mai 2023 CCMA -Tableau d’avancement  HC des agrégés et liste d’aptitude au grade de chaire supérieure  2023-2024
Tableau d’avancement à la HC des certifiés, PEPS, PLP  2023-2024
Tableau d’avancement classe exceptionnelle agrégés, certifiés, PEPS et PLP 2023-2024
– Echelon spécial de la classe exceptionnelle des certifiés, PEPS et PLP  2023-2024
7 juin 2023 GT Groupe de travail sur le mouvement 2023
14 juin 2023 CCMA Mouvement  2nd degré 2023

Déclaration liminaire du SPEP à la CCMA du 15 juin


 

 

DECLARATION LIMINAIRE CCMA DU MERCREDI 15 JUIN 2022

 Aujourd’hui marque la clôture du mouvement de cette année scolaire 2021-2022.

Si nous avons confiance dans le fait que de nombreux collègues pourront voir leurs vœux aboutir ou des situations délicates réglées, nous sommes inquiets.

En effet, dès le début des opérations, nous avons signalé que de nombreux collègues n’étaient pas contactés par les Établissements, ce que nous avons tout de suite signalé au Rectorat du reste. A l’évidence, certains ne jouent pas le jeu du mouvement !

Le calendrier du mouvement n’aide guère plus, ce qui a déjà été évoqué à plusieurs reprises.

Certains professeurs titulaires, se voient contraints d’aller chercher un complément de service ailleurs, alors que des heures restent vacantes dans leurs Établissements, voyant ainsi leurs conditions de travail et d’enseignement se dégrader. N’oublions pas que cela peut également compliquer la vie des Chefs d’Établissement à cause de la multiplication des emplois du temps.

Le Rectorat a-t-il demandé aux Chefs d’Établissement de recevoir ou à défaut de contacter les candidats ?

Pour les professeurs se retrouvant en situation précaire et dont des heures sont vacantes dans les Établissements, quelles actions le Rectorat a-t-il mené auprès des Chefs d’Établissement ?

Enfin, nous manquons de professeurs. A quoi est-ce dû ? A qui la faute ?

Un manque de considération ? Un manque de revalorisation ? L’attente « estivale » d’un hypothétique dégel du point d’indice face à une inflation galopante ne résoudra rien.

Il y a un manque de vocation face à des conditions d’enseignement qui deviennent toujours plus contraignantes : pour exemple, prenons cette fin d’année dont le calendrier entraîne une surmobilisation des enseignants et ne laisse plus aucune place à la pédagogie ou à l’humain.

Le SIEC mobilise dans des conditions très particulières nos collègues : convocations de dernières minutes, rythmes particulièrement soutenus (8 heures – 18 heures), professeurs envoyés à plus de deux heures de leur domicile….

Évoquons également les notes « appliquées » de spécialités qui seront finalement données à nos élèves sans aucune concertation selon des critères d’harmonisation que nous ne connaissons pas. Vraiment, cela permet de créer les conditions de futures vocations et à reconsidérer un métier qui est en perte de vitesse. Vous êtes en contact avec le SIEC, nous vous remercions d’évoquer ces dysfonctionnements.

Enfin, pourquoi les organisations syndicales du privé n’ont-elles pas été conviées aux réunions sur Candelec. Quelles seront les modalités des élections de la Fonction publique ?

Les élues CCMA pour le SPEP-CFDT.

Marc, Valérie et Emilie : vos élu.e.s de combat en CCMA


 

Ça sert à quoi une CCMA ?

 Valérie : La Commission Consultative Mixte Académique est une instance de dialogue social entre l’administration du rectorat (la Division enseignement privé, la secrétaire générale du rectorat, la DRH, le doyen des inspecteurs) et les représentants élus des enseignants du privé, qui siègent sous une étiquette syndicale. La CFDT est majoritaire à Paris, et majoritaire sur le plan national. Il y a 4 réunions par an, durant lesquelles nous examinons la gestion collective des enseignants du privé de Paris : leur avancement bonifié, leur promotion à la hors classe ou à la classe exceptionnelle, leur intégration dans les échelles de rémunération des certifiés, PLP, PEPS ou agrégés, leurs congés de formation et leurs mutations/1ère nomination. Ces réunions sont aussi une tribune pour nous permettre d’interpeller nos employeurs sur vos conditions de travail, la situation sanitaire ou les carences de l’administration. Voilà pourquoi j’invite les enseignants à faire remonter leurs demandes avant chaque CCMA.

Concrètement, que font les élus syndicaux ?

 Valérie : Les élus accompagnent et soutiennent les enseignants en demande ou en difficulté, confrontés à la lourdeur administrative, à la complexité des textes et de certaines situations administratives, à la restructuration perpétuelle des services du rectorat. Nous aidons les enseignants à gérer leur mutation, nous intervenons pour que les priorités dans l’attribution des postes soient respectées et pour que les chefs d’établissement n’agissent pas de façon arbitraire. De plus, nous luttons concrètement pour l’amélioration des conditions de travail. C’est grâce à notre mobilisation que le statut de MA2 a été supprimé au profit de celui de MA1.

Marc : J’ajouterai que nous défendons les enseignants en portant leurs problématiques de salaire, d’évaluation et de mutation directement auprès de la direction de la division de l’enseignement privé (DEP). Nous mettons ainsi notre savoir-faire, dans la rédaction de recours, au service des collègues.

 subir ou agir

D’après vous, qu’est-ce qui distingue les élus CFDT ?

Valérie : Notre culture de la négociation et du résultat, notre assiduité dans les groupes de travail, notre volonté d’être efficaces. C’est ce qui fait de nous des acteurs reconnus et écoutés dans l’académie de Paris où, grâce à vous, nous sommes majoritaires (3 élus sur 6).

Marc : Par ailleurs, nous savons aussi fédérer et coopérer avec les autres organisations syndicales lorsqu’il en va de l’intérêt commun. Nous plaçons la défense des enseignants au-delà de toute vision partisane.

Emilie : Nous nous distinguons par notre le dialogue avec les différents acteurs, notre sens de l’engagement, la connaissance des dossiers et du droit 

Quels conseils donneriez-vous aux enseignants parisiens ?

Valérie : Les enseignants doivent avoir conscience qu’ils doivent « gérer » leur carrière. C’est à ce prix qu’ils passeront à la hors classe, ou qu’ils sauront à quoi ils ont droit au bon moment. Pour être bien informés, et défendus si nécessaire, ils ont tout intérêt à se syndiquer.

Marc : En premier lieu, je conseille aux enseignants d’avoir fréquemment recours à leur messagerie professionnelle, devenue un outil indispensable pour correspondre avec leur hiérarchie et se tenir informés de l’actualité syndicale – c’est par ce canal que les informations circulent. D’autre part, notre rôle est d’inciter nos collègues à se syndiquer pour une inscription durable dans une démarche collective. Cet engagement doit s’articuler tant à l’échelle des établissements, en incitant les enseignants à se présenter aux élections professionnelles, qu’à l’échelle de l’académie où les adhérents ne doivent pas hésiter à solliciter les élus CCMA et à les encourager. Ce sont les questions et les problèmes remontés par les enseignants qui font de nous pleinement des représentants, qui nous confortent dans notre légitimité. Et la défense des collectifs exige de faire respecter le droit même pour les cas individuels.

Emilie : Les enseignants doivent se syndiquer, se renseigner, ne pas hésiter à faire appel à leurs représentants syndicaux ou au Bureau syndical. Il est très important qu’ils se mobilisent au sein de leur établissement mais aussi pour leur carrière. Parfois, certains collègues n’osent pas…Il le faut !

CCMA DU 03 MARS 2021 : déclaration liminaire


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Pour rappel : le syndicat parisien est le syndicat majoritaire de l’enseignement privé. Nous n’hésitons pas à faire entendre votre voix !

Déclaration liminaire

CCMA du mercredi 3 mars 2021

Mesdames, Messieurs,

Nous évoquerons tout d’abord la situation sanitaire dans nos établissements. Nous avons eu la stupéfaction d’apprendre qu’un nouveau revirement de la part du ministère en termes de conduite à tenir en cas de Covid avait débouché sur un allègement subreptice du protocole sanitaire durant les vacances scolaires. Une fois de plus, la méthode comme le fond laissent tristement à désirer : cet allègement a été décidé sans concertation avec les organisations représentatives et dans la plus parfaite déconnexion avec les réalités sanitaires. Plusieurs études commencent à documenter que les classes d’âge scolaire ont des taux de prévalence parmi les plus élevés. Par conséquent, il paraît illusoire de vouloir freiner le nombre de personnes infectées quand le maintien de l’ouverture des écoles, avec un protocole laxiste, favorisera l’entrée du virus dans les foyers français. L’essentiel, pour le ministère, n’est pas la santé de ses administrés mais de faire baisser statistiquement le nombre de classes fermées pour pouvoir continuer à soutenir que l’école n’est pas un lieu de contaminations, quitte à s’enfermer dans des dénégations, en dépit de l’arrivée des nouveaux variants. Nous comprenons que la question du maintien de l’ouverture des écoles soit une question d’intérêt public : nous croyons possible de débattre sereinement de cette question mais à la condition que l’administration cesse de s’entêter dans un déni de la situation sanitaire qui ne peut que nourrir le mécontentement, l’esprit de complot et la rancœur. Car une fois de plus, l’institution scolaire brille par son exceptionnalité et déroge aux mesures de précaution qui sont prises dans d’autres administrations ou dans le secteur marchand. Quelle confiance désormais pouvons-avoir envers notre hiérarchie qui ne cesse d’ahaner un slogan creux, « l’école de la confiance », comme une formule liturgique vide de tout contenu spirituel, depuis l’arrivée de Monsieur Banquer à la tête du ministère ? La confiance ne se décrète pas, elle se conquiert progressivement par la reconnaissance réciproque et dans le dialogue authentique de l’ensemble des acteurs de la sphère scolaire. Elle implique surtout la conformité des discours avec les actions. Or, nous observons sur ce sujet, comme sur tous les autres, une distorsion intégrale entre les paroles et les politiques conduites. Nous continuons à observer des difficultés à approvisionner les enseignants en masques (ils n’ont toujours pas de masques chirurgicaux, pourquoi ?). Quid des tests, des vaccins ? Le ministre promet, promet, mais là aussi sans tenir compte de la situation de pénurie, au point même d’être désavoué au plus haut sommet de l’Etat, comme ce fut le cas fin janvier sur l’accès aux vaccins. Alors, concrètement, puisque la scolarisation des élèves semblent un enjeu majeur pour nos gouvernants, nous pourrions espérer que la santé des personnels impliqués dans nos établissements devienne enfin une priorité à la hauteur de cet enjeu : quelles sont les mesures réalistes envisagées pour donner à ces personnels accès aux masques chirurgicaux, aux tests, aux vaccins ? Est-ce trop demander que d’attendre moins d’improvisation et plus de cohérence dans la mise en œuvre des règles sanitaires lesquelles changent plusieurs fois à chaque confinement ? Des recrutements sont-ils envisagés pour la mise en œuvre des dispositions sanitaires ? Quelle place est laissée aux organisations syndicales pour discuter de cette situation ? Quel avenir du reste est réservé aux CCMA de l’enseignement privé ?

D’autres sujets viennent s’ajouter à ces préoccupations majeures : la DHG dans les lycées vient à nouveau illustrer ce constat d’un improvisation permanente jusqu’au dysfonctionnement non assumé. La dotation allouée aux établissements dépend du nombre de classes prévues ; or la nouvelle réforme a créé des groupes liés aux spécialités. Des enseignements obligatoires réglementaires ne sont même pas financés, ce qui est un comble quand le service après-vente de la réforme mettait en exergue le libre-choix des élèves, lequel sera de moins en moins assuré, comte tenu des prévisions sur l’académie. Les chefs d’établissement en sont réduits à fermer des options pour grappiller des heures : le grec ancien, l’italien, le latin sont le plus souvent menacés. Cette réforme qui se présentait comme celle de l’excellence et de l’exigence intellectuelle conduit en réalité à un appauvrissement culturel et ne paraît plus guère motivée que par un utilitarisme autoritaire. Dans l’enseignement technologique, la perte d’heures est un effet direct de la réforme.

Cette indifférence aux contenus disciplinaires se retrouve dans la réforme du CAPES ; nombreuses sont les organisations syndicales et professionnelles qui alertent sur le danger d’une telle réforme qui va uniformiser les modalités de formation de tous les enseignants et faire de ceux-ci des agents interchangeables, comme la mise en place d’un nouvel oral, au contenu indécis, pour ne pas dire louche, en lieu et place d’un oral scientifique et didactique.