Paris, le 7 juin 2022
Monsieur Pap NDIAYE
Ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports
110, rue de Grenelle
75357 PARIS 07 SP
Objet : Nos attentes pour l’enseignement privé
Monsieur le ministre,
Votre nomination comme ministre de l’Education nationale est pour nous, 1er syndicat des maîtres de l’enseignement privé, l’opportunité de vous préciser nos attentes pour les enseignants des établissements sous contrat en termes de droits et de conditions de travail.
Les sujets sur lesquels nous souhaiterions que vous portiez votre action et les mesures que nous proposons sont de nature à redonner au métier d’enseignant son attractivité :
Rémunération et pouvoir d’achat :
- Les revalorisations du point d’indice de la fonction publique et plus largement des salaires, attendues depuis trop longtemps, doivent concerner l’ensemble des enseignants. Leur pouvoir d’achat n’a cessé de se dégrader au fil des décennies. Un plan pluriannuel apporterait une visibilité et serait perçu comme une volonté de l’Etat de reconnaître toutes les missions liées à la fonction d’enseignant, démultipliées depuis les réformes et la crise sanitaire. Le développement de l’usage du numérique qui introduit de nouvelles compétences à mettre en œuvre au quotidien, sans réelle formation, contribue également à alourdir la charge de travail.
- Les maîtres délégués de l’enseignement privé ont un niveau actuel de rémunération proche du SMIC. Leur grille indiciaire se doit d’être alignée sur celle des contractuels du public.
- Des mesures de résorption de l’emploi précaire doivent également être mises en place pour les maîtres délégués ainsi que l’ouverture de place aux concours qui doivent également leur être facilités
Conditions de travail :
- Les nouvelles missions inhérentes à la fonction d’enseignant nécessitent du temps ; elles doivent être intégrées à l’ORS actuel dans le 1er comme dans le second degré (projets, orientation, suivi des familles, …)
- Concernant l’inclusion et la prise en charge du handicap, nous demandons de la formation pour les enseignants, du temps, des moyens, une reconnaissance du métier d’AESH et un recrutement accru pour répondre aux besoins.
Dialogue social :
- Nous demandons à être concertés régulièrement et au même rythme que les organisations syndicales du public sur les réformes, l’évolution des droits des personnels, …
- Nous souhaitons, par un texte réglementaire, la mise en place obligatoire d’un « conseil pédagogique » dans les établissements privés sous contrat afin d’instaurer une concertation avec les équipes pédagogiques ainsi que des comités techniques académiques pour tout ce qui est d’ordre collectif.
Mobilités et évolution de carrière :
Nous demandons la poursuite de la réflexion et le travail sur les possibilités de mobilités. Des concours de l’Éducation nationale, comme ceux d’inspecteur ou de personnels de direction, sont toujours interdits aux maîtres du privé sous contrat. Les mobilités sortantes, c’est-à-dire les détachements vers d’autres ministères doivent être possibles. C’est une demande légitime d’une possibilité d’évolution de carrière pour tous nos collègues.
Les professeurs de l’enseignement privé sous contrat sont partie prenante du service public
de l’Education. A ce titre, leurs droits doivent être étendus et leur qualité de vie au travail satisfaisante pour remplir leurs missions. Nous demandons la mise en place de Commissions SSCT académiques.
Les mesures que nous souhaitons voir mises en place constituent une vraie reconnaissance pour chaque enseignant de son implication au quotidien au service des apprenants et pour le système éducatif de notre Nation.
Nous sollicitons une audience pour évoquer avec vous ces mesures et la situation des 143500 enseignants des établissements privés sous contrat. Nous souhaitons également échanger avec vous sur notre vision du rôle de l’Ecole.
Veuillez agréer, Monsieur le ministre, mes respectueuses salutations.
Pour la Fep-CFDT,
Laurent LAMBERDIERE
Secrétaire Général