Mercredi 19 juin 2024
Après 5 ans de M. Blanquer, nous aurons vu se succéder 4 ministres de l’Éducation Nationale en moins de deux ans. Et quel que soit notre ministre, il n’y a jamais eu de réelle consultation, ni de prise en compte des syndicats sous les présidences Macron I et II.
Est-il besoin de rappeler, pour preuve, les 6 mois du mouvement de grève contre la réforme des retraites qui a marqué l’année 2023 ou encore, pour ce qui nous concerne, les communications mensongères quant à la soi-disant revalorisation historique des enseignants. Depuis, nous cumulons pertes d’heures, pactes gelés (et même le paiement des IMP et des HSE menacées en fin d’année), politique éducative au rabais, réforme de la formation initiale qui brade notre métier. Le soi-disant “choc des savoirs” risque de se transformer en “choc du désavoir”.
Pourtant la politique éducative est un enjeu démocratique pour notre école républicaine et la démocratie est l’une des valeurs de la CFDT tout comme la lutte contre l’extrême-droite. On peut notamment avoir peur du Rassemblement National à propos de nouveaux programmes de la part d’un parti qui érige comme fondement de sa politique l’inégalité de droit. Ce n’est certes, pas du ressort du Rectorat, mais ici, nous exprimons notre profonde inquiétude face à des programmes qui pourraient être revus avec une lecture révisionniste et réactionnaire (concernant les programmes d’Histoire, de Géographie, d’EMC, de SVT, de Philosophie en particulier). A ce titre, nous regrettons que tous les syndicats ne nous aient pas rejoints dans notre appel à faire barrage à l’extrême droite. Parmi les syndicats élus aux premier et second degrés au rectorat, seuls la CGT et le SUNDEP se sont également mobilisés.
Nous remercions les personnels du Rectorat pour les réponses qu’ils parviennent à nous fournir, souvent avec beaucoup de précisions. Ceci étant, nous regrettons que depuis un mois, la Division de l’Enseignement Privé, soit de nouveau, sans Cheffe de Bureau, avec le départ de Madame Bauer, donnant l’impression que l’Enseignement privé est le parent pauvre du Rectorat : en pleines CCMA sur l’avancement des Maîtres, en plein reclassement des Maîtres Délégués, en plein mouvement.
Nous sommes réunis aujourd’hui afin de statuer sur le tableau d’avancement à la Hors Classe des agrégés, la liste d’aptitude au grade de chaire supérieure, le tableau d’avancement à la Hors Classe des Certifiés, des PEPS et des PLP, le tableau d’avancement de la Classe exceptionnelle des agrégés, des certifiés, des PEPS ainsi que des PLP au titre de l’année 2024-2025.
Nous considérons que la classe exceptionnelle doit devenir un débouché de carrière pour tous, ce que ne permettent pas les contingents actuels, trop faibles. Les conditions d’accès à la classe exceptionnelle ont changé depuis le décret 2023-720 du 4 août 2023 et le BO du 23 au 25 avril 2024 qui définit les modalités d’application pour les promotions 2024. A présent, il n’y a plus qu’un seul vivier, au lieu de deux. Mais quel traitement particulier a-t-il été prévu pour les enseignants encore l’an passé au vivier 1 et qui se retrouvent cette année fondus dans le vivier unique ? S’ils étaient au vivier 1, c’est parce qu’ils répondaient au moins au critère de “la richesse et la diversité du parcours professionnel”. A ce titre et à titre compensatoire, est-ce que ces maîtres ont pu bénéficier d’un avis automatiquement “Très favorable” de la part de l’inspecteur ? Pour notre part, nous y sommes plus que très favorables ! Nous le revendiquons pour eux.
Après l’étude des tableaux d’avancement à la hors classe des PC/PLP/PEPS de 2022 à 2024 nous tenons à souligner ,
d’une part que l’augmentation du contingent de 20 à 30% a un effet minime pour les professeurs ! Environ 70 promus pour les certifiés et jamais plus de 7-8 chez les PLP comme pour les PEPS depuis 2022.
Hors Classe | 2022 (20%) | 2023 (30%) | 2024 (30%) |
PC | 68 | 72 | 71 |
PLP | 7 | 8 | 8 |
PEPS | 7 | 7 | 7 |
D’autre part, nous nous interrogeons sur l’avancement des professeurs certifiés à la hors classe en 2024-25
Les chefs d’établissements peuvent-il (ou non) bénéficier de l’avancement à la hors classe ? Quel est d’ailleurs leur temps d’enseignement minimum ? Qu’ils l’utilisent ou non ?
Femmes et hommes confondus, 15 sur les 297 promouvables à la hors classe des certifiés sont des chefs d’établissement cette année.
Et 5 hommes, chefs d’établissement, se trouvent parmi les premiers dans le tableau d’avancement à la hors classe sur un contingent de 23.
Or nous apprenons qu’un recours a été formé par un chef d’établissement l’année dernière pour obtenir cet avancement à la hors classe. Quelle est la règle ? Est-il nécessaire de fixer une règle ? Les années précédentes, les chefs d’établissements avaient renoncé à ces promotions afin de laisser la place aux professeurs. Il s’agissait d’un accord oral et tacite entre les élus CCMA. Les chefs d’établissement étaient consultés uniquement au travers de leurs représentants en CCMA.
La même remarque s’impose pour la promotion à la classe exceptionnelle des des professeurs certifiés: 1 chef d’établissement se trouve dans le contingent des 26 . Si le critère pour bénéficier de la promotion à la classe exceptionnelle en CCMA est l’obtention de deux avis “très favorable” de la part du chef d’établissement et de l’inspection, nous constatons que pour les chefs d’établissement en fonction “1 appréciation très favorable sur deux vaut 2” comme cela est précisé dans le document préparatoire à la CCMA.
Soulignons enfin que le chef d’établissement, qui pourrait être promu à la classe exceptionnelle cette année, émet un avis défavorable au sujet d’un enseignant de son lycée qui est en congé maladie. Or il ne peut être fait état de l’absence pour maladie d’un agent afin de lui refuser un avancement. D’où notre question, un enseignant en CLM, par exemple, ne pourrait être promu à la classe exceptionnelle mais un chef d’établissement qui n’enseigne pas ou plus le pourrait ?
Là encore : quelle est la règle ? Faut-il la rédiger dans notre règlement intérieur ?
Concernant les Maîtres Délégués, nous avions alerté sur le reclassement défavorable qui allait impacter bon nombre d’entre eux qui se sentent à présent laissés pour compte, voire abusés ! Ils restent précaires et ils sont pourtant indispensables à nos Établissements ! Devons-nous officiellement leur demander de démissionner afin qu’ils soient recrutés dans des conditions beaucoup plus favorables à partir du 1er septembre 2024 ? Quelle réponse le rectorat peut-il nous donner à transmettre ? Et que dire et que faire pour les maîtres délégués qui ne suppléent pas jusqu’au 31 août mais qui auront travaillé toute l’année et n’auront pas leurs congés estivaux payés ?
Nous vous remercions pour votre attention.
Les élues CCMA du SPEP-CFDT.