Déclaration liminaire : CCMD du 28 juin 2023


Déclaration du SPEP-CFDT

CCMD du 28 juin 2023.

A l’heure où un temps obligatoire consacré au harcèlement scolaire vient d’être mis en place par le Ministre de l’Éducation Nationale, quelles réponses le Rectorat peut-il d’ores et déjà apporter aux situations très difficiles dont souffrent les enseignants du premier degré qui ne sont pas soutenus par leur direction, ou pas suffisamment, face à des parents d’élèves intrusifs et revendicatifs, voire inquisiteurs ?

Le SPEP – CFDT demande aux instances du premier degré du Rectorat de Paris de prendre ses responsabilités par rapport à ses agents publics que sont les enseignants du premier degré. Pour cela, il faut pour commencer que chacun soit à sa place et joue son rôle au sein de la communauté éducative.

Le SPEP CFDT demande donc au Rectorat de se rapprocher des associations de parents d’élèves pour qu’ils veillent à ce que la parole des parents soit régulée, filtrée, vérifiée et non pas transformée en procès illégitime et vindicatif

Le SPEP CFDT demande également au Rectorat de se rapprocher des chefs d’établissement pour qu’ils restent une interface et un bouclier interceptant les invectives, les filtrant, vérifiant les dénonciations pour veiller à ce qu’elles ne soient pas calomnieuses. Il nous paraît essentiel que les chefs d’établissement soutiennent leurs équipes, quitte à mener des investigations internes par ailleurs.

Le SPEP CFDT demande qu’un groupe de travail soit organisé pour le premier degré sur le modèle de ce qui existe déjà pour le second degré, car les positions des acteurs et les relations entre les acteurs sont très différents par rapport au second degré. En effet, d’une part, il y a un phénomène d’échelle car les petites écoles sont peu comparables aux vastes ensemble scolaires du second degré. D’autre part, les parents suivent nécessairement leurs enfants pas encore autonomes face au travail, les chefs d’établissement ont une décharge du rectorat pour diriger l’école et enseignent aussi avec leurs collègues qui sont présents sur site du lundi au vendredi de 8h30 à 17h au moins.

Nous pensons que les problématiques de souffrance au travail des enseignants du premier degré concentrent des particularités très nombreuses et qu’il leur faut donc une attention et une prise en considération spécifiques.

C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’un groupe commun aux deux degrés ne permettrait pas de faire avancer la situation de la souffrance au travail dans les écoles du premier degré et nous insistons avec poids et force pour qu’un groupe de travail propre au premier degré soit organisé sur la souffrance au travail.

Par ailleurs, dès le 1er juillet, la valeur du point sera relevée de 1,5 %. Ce n’est qu’au 1er janvier 2024 que les agents se verront toutes et tous attribuer cinq points d’indice supplémentaire (un peu plus de vingt euros net/mois). A la souffrance au travail devons-nous donc rajouter cette augmentation du point d’indice vécue par beaucoup d’enseignants parisiens comme un manque de considération voire une humiliation ?

Quant à la reconduction de la GIPA (garantie individuelle de pouvoir d’achat), la revalorisation des frais de mission, le relèvement du plafond des remboursements d’abonnements aux transports collectifs, sont des mesures positives mais qui ne concerneront qu’une minorité d’agents. Si l’enveloppe globale est la même qu’en 2022, elle ne prend pas en compte l’inflation et pour financer des mesures qui n’interviendront pour certaines qu’en 2024.

La reconnaissance de l’engagement des agents dans leur travail n’est pas à la hauteur, et nous sommes loin du « choc d’attractivité » indispensable pour pourvoir les postes vacants.

Avec les agents, c’est encore une fois la qualité du service public qui risque d’être affectée.

La mise en place précipitée du pacte, n’est pas une revalorisation : « Travailler plus, pour gagner plus » va laisser certain(e)s collègues en marge, car ne pouvant s’investir davantage le soir ou non retenus par les Chefs d’Etablissement. 

Concernant la promotion à la Hors classe, le taux passe à 21% cette année (contre 18% l’année dernière). Nous regrettons que la valeur professionnelle des agents ne soit pas prise en compte avec des éléments complémentaires à l’avis final et pérenne du DASEN, avis souvent réducteur et parfois contestable.

Nous souhaitons exprimer également la frustration des collègues en milieu et fin de carrière qui vont se retrouver avec un salaire proche ou équivalent aux collègues qui débutent. Cela sous-entend que ni leur expérience ni leur expertise ne sont prises en compte et valorisées. Nous souhaitons que le montant de la revalorisation soit identique pour chaque échelon. En agissant ainsi, le ministère affirme clairement sa volonté d’un tassement salarial.

 Nous vous remercions pour votre attention,

Les élus CCMD du SPEP-CFDT.

Laisser un commentaire